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48 Les nouvelles N° 29 - Février 2019 16 ème Conférence Européenne ”EURO-RIOB 2018” La 16 ème Conférence du groupe ”EURO- RIOB” s’est tenue à Séville en Espagne, du 17 au 20 octobre 2018. Elle a rassemblé 237 participants venus de 42 pays. Les travaux de cette conférence se sont arti- culés autour d’un atelier sur les espèces exo- tiques envahissantes (voir page 14) et de 4 tables rondes abordant des sujets d’actua- lité telles que la prévention de la sécheresse, l’intérêt des solutions fondées sur la nature, la coopération internationale et la révision de la Directive-Cadre sur l’Eau (DCE). La prévention des sécheresses est une nécessité, notamment en raison du chan- gement climatique. Elle passe par l’adap- tation de la gestion des ressources en eau, à l’échelle des bassins, à travers une planifica- tion de mesures à court, moyen et long terme, dans le cadre de l’application de la DCE et de la Directive Inondation. Le ”Pacte de Paris sur l’eau et l’adapta- tion aux effets du changement clima- tique dans les bassins des fleuves, des lacs et des aquifère” et la publication du RIOB sur ”l’eau et l’adaptation au changement climatique dans les bassins transfrontaliers” fournissent de précieuses recommandations pour conduire l’adaptation dans les bassins. Sur la base d’une connaissance partagée de la vulnérabilité des bassins aux sécheresses et aux inondations, des actions préventives sont à mettre en place : stockage, ralentissement des écoulements, rétention d’eau, contrôle de l’imperméabilisation des sols, collecte des eaux de pluie et de ruissellement, recharge de nappes souterraines, réutilisation des eaux usées épurées, maintien des zones d’expan- sion de crues. Dans certains cas, la construction d’unités de dessalement s’avèrera nécessaire. Des actions de rationalisation et d’économie de l’utilisation de la ressource en eau sont à développer, par exemple avec l’irrigation rai- sonnée, les techniques d’économie d’eau et de recyclage ou les procédés sans eau en indus- trie. Des réseaux de surveillance des eaux super- ficielles et souterraines adaptés et efficaces, l’échange de ”bonnes pratiques”, un plan de gestion de ”crise sécheresse” ou de ”rareté de l’eau” doivent permettre d’avoir une réaction proportionnée, cohérente, et hiérarchisée. Les Plans de Gestion de Bassin et les Pro- grammes de Mesures du 3 ème cycle de la DCE devront intégrer cet ensemble d’actions en cohérence avec les autres volets de ces plans et avec la mise en œuvre de la Directive sur la gestion des risques d’inondation. L’approche doit être multisectorielle en associant l’en- semble des acteurs économiques et la société civile. Il y a également intérêt à combiner les infrastructures hydrauliques classiques, dites ”grises”, avec des Solutions Fon- dées sur la Nature (SFN) pour faire face aux défis du changement climatique dans un contexte de pénurie. Ces SFN per- mettent d’en améliorer la résilience, d’optimi- ser la performance et d’en réduire les coûts. La restauration des zones humides, des étangs, des marais, la préservation et la gestion des zones d’expansion de crues, les actions favo- risant l’infiltration des eaux de pluie, réduisant le ruissellement, sont autant d’exemples qui montrent la pertinence des SFN. Cette approche doit être encouragée par la DCE, en particulier pour atteindre l’objectif de Bon Etat Ecologique des Masses d’Eau. Le ”Blueprint” de la Commission Européenne de 2012 a d’ailleurs proposé les Mesures Natu- relles de Rétention des Eaux (NWRM) pour une meilleure application de la DCE. Elles ont été définies et structurées au travers d’une plate-forme web européenne (nwrm.eu) . Les participants à la conférence ont recom- mandé que l’Union Européenne (UE) apporte son concours pour la diffusion des lignes direc- trices relatives à l’utilisation des SFN dans la gestion durable des ressources en eau, pour enrichir les connaissances dans ce domaine et améliorer leur mise en œuvre technique et leurs mécanismes de financement. L’importance des eaux transfrontalières en Europe invite à développer la coopé- ration internationale pour l’application des Directives sur l’Eau. L’Union Européenne et les Etats-Membres doivent développer des structures de coordi- nation et de coopération pour assurer plus de cohérence et d’efficacité transfrontalière et plus de solidarité, aussi bien au sein de l’UE qu’avec les pays voisins, à l’image des Commissions Internationales fluviales déjà créées par les traités entre pays riverains européens. La coopération internationale pour le déve- loppement de la GIRE et l’amélioration de la gouvernance de l’eau dans les bassins est un facteur majeur de progrès. Les participants à la Conférence ”EURO-RIOB” préconisent de développer des bases de données et des outils communs, de mobiliser des fonds européens pour des projets de coopération transfronta- lière, de favoriser la participation et l’éducation des jeunes, de développer les accords sur les aquifères transfrontaliers. Ils recommandent de soutenir les commissions fluviales internationales qui ont prouvé leur efficacité et de favoriser les échanges de don- nées et de savoir-faire. 237 participants venus de 42 pays © RIOB Europe D’un continent à l’autre

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