OIEau - Les Nouvelles

38 Les nouvelles N° 29 - Février 2019 Amérique Latine Colombie  Gestion Intégrée des Ressources en Eau : troisième étape du Programme de Coopération Soutenu par l’Agence de l’Eau Adour- Garonne, le projet d’appui institutionnel développé par l’OIEau auprès du Ministère colombien de l’Environnement et du Déve- loppement Durable (MADS) s’est poursuivi au niveau central en coopération avec la Direction Générale de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (DGIRH) et à échelle du bassin pilote avec la Corporation Autonome Régionale de Boyaca (CORPOBOYACA). À la demande du MADS, l’OIEau a fourni des conseils méthodologiques pour l’évaluation de la Politique Nationale de la Gestion Inté- grée des Ressources en Eau (PNGIRH). L’équipe de l’OIEau a suggéré des outils pour la conduite opérationnelle de cette évalua- tion, orientée vers la mesure des résultats avec des indicateurs quantifiables à échelle nationale. Une visite d’étude a été organisée en juin 2018 dans le Bassin Adour-Garonne. Elle a permis d’illustrer les thématiques d’échanges qui ont rythmé le projet de coopération. Parmi ceux-ci, les partenaires colombiens ont souhaité développer, en particulier, les méca- nismes en vigueur pour la gestion des risques hydriques. En effet, face aux contraintes cli- matiques propres à la Colombie (fortes pré- cipitations concentrées en saison pluvieuse), la gestion du risque inondation fait face à des défis d’acceptabilité sociale (question des espaces de mobilité des cours d’eau face aux intérêts riverains), institutionnels (organisa- tion des responsabilités dans le cycle de ges- tion des risques), techniques (options grises et infrastructures vertes/hydromorphologie), et culturels (développement d’une culture de la prévention). La visite s’est donc orientée vers les acteurs répondant en France à de tels enjeux dans le Bassin Adour-Garonne (services de l’Etat en Région, services hydrométéorologiques, Agence de l’Eau, Agence Française de la Biodiversité, Etablissements Publics Territo- riaux de Bassin), instaurant une dynamique d’échange fructueuse sur le terrain, autour de problématiques partagées. Suite à la demande officielle de poursuite de la coopération, la phase III du projet de coopération a débuté fin 2018, sur les axes de travail prévus : articulation des échelles de planification, propositions pour l’organi- sation institutionnelle de la GIRE à échelle des sous-bassins, bassins et macro-bassins et instruments de politique publique pour la mise-en-œuvre concrète des principes décrits dans les textes. 4 Visite à l’Agence de l’Eau Adour-Garonne Le Programme de Coopération cofinancé par l’Agence de l’Eau Adour-Garonne (AEAG) pour le projet ”d’appui au développement de la GIRE par le SENAGUA” s’est poursuivi dans sa deuxième phase en 2018. Les travaux s’inscrivent depuis 2016 dans le cadre du Protocole d’Accord signé entre les différentes parties prenantes, dont le Secré- tariat de l’Eau (SENAGUA), l’Ambassade de France, l’AEAG et l’OIEau, Secrétaire Technique du RIOB. L’année 2018 a été marquée par des évolutions institutionnelles importantes dans le pays pour la gestion des ressources en eau (processus de rapprochement du Ministère de l’Environnement et du SENAGUA). Suivant les besoins formulés par les par- tenaires équatoriens, les échanges se sont portés sur les instruments de la politique pu- blique de l’eau, notamment un appui au Plan National des Ressources Hydriques (PNRH). La nouvelle approche du PNRH a ainsi été au cœur des échanges : les systèmes d’informa- tion sur l’eau, le développement d’infrastruc- tures vertes et de solutions fondées sur la nature, le suivi de la qualité des cours d’eau via la bio-indication, les liens entre planifica- tion nationale et par bassin, la protection des captages et la gestion du risque inondations et les espaces de mobilité. De telles attentes de la part des partenaires équatoriens ont aussi motivé l’organisation par l’OIEau d’une visite d’étude en France, du 11 au 15 juin 2018, à Paris et dans le bassin Adour-Garonne. Celle-ci a permis la rencontre de divers acteurs de la GIRE en France : la DREAL Occitanie, l’Agence de l’Eau, l’Insti- tution Adour, le Service Central d’Hydro- météorologie et d’Appui à la Prévision des Inondations (SCHAPI), la Compagnie d’Amé- nagement des Coteaux de Gascogne, ou l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB). Ces acteurs ont pu présenter leur quotidien et l’évolution historique de la GIRE en France selon leurs compétences respectives. La visite a donné lieu à des échanges techniques et institutionnels de qualité sur les mécanismes concrets de gestion. Elle a aussi fait appa- raître de nombreux défis partagés au regard de la situation en Equateur (enjeux de gestion quantitative, gestion des situations critiques comme les étiages ou les inondations, pers- pective sociale pour la GIRE, etc.). Par ailleurs, les activités avec la Démarcation Hydrographique de Manabí se sont poursui- vies, notamment avec le travail moteur de la Mairie de Santa Ana, pour le développement d’un fonds d’eau et les activités du Comité de Bassin du Rio Portoviejo (coopération interuniversitaire, échanges institutionnels, étapes de diagnostic du plan notamment). 4 Equateur  La planification pour la GIRE au cœur des échanges Visite de terrain avec l’Institution Adour D’un continent à l’autre