OIEau - Les Nouvelles
30 Les nouvelles N° 29 - Février 2019 A f r i que OMVS Vers une rénovation profonde de l’institution L’histoire de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) montre la forte volonté, exprimée et soutenue depuis plus de quarante-cinq ans, des quatre Etats riverains (Guinée, Mali, Mauritanie et Séné- gal) non seulement de coexister dans le cadre des relations de bon voisinage, mais surtout de coopérer pour une exploitation rationnelle, en commun, du cours d’eau international du Fleuve Sénégal, avec l’objectif de : l se doter d’un outil de coopération remar- quable, capable de mobiliser ses par- tenaires pour concevoir et réaliser des projets de grande envergure (barrages, centrale hydroélectrique avec Manan- tali qui a une capacité de 800 GWh/an et Félou de 320 GWh/an, lignes Haute Tension, réseau de fibre optique, routes d’accès aux ouvrages, endiguements ; appui à l’aménagement de périmètres irrigués et à l’alimentation en eau potable avec Diama…), qu’aucun d’entre eux, pris individuellement, n’aurait pu mener à bien aussi vite ; l appuyer les politiques nationales de sécurité alimentaire et de développement social ; l faciliter la mise en œuvre de la Politique Energétique Commune (PEC) de l’OMVS pour augmenter, améliorer et intégrer la production d’énergie pour les Etats- Membres et envisager l’exportation de l’énergie dans la sous-région ; l atténuer les risques récurrents de famines et de catastrophes naturelles liés aux cycles aléatoires de sécheresse et d’inon- dation, et autres handicaps - connus de tous - de la région sahélienne ; l mettre en place des outils techniques pour le suivi en continu de l’environne- ment et des débits ; l disposer d’un cadre de concertation effi- cace, gage de stabilité politique et de paix. L’OMVS est aujourd’hui unanimement recon- nue comme un organisme de gestion de bassin fluvial exemplaire, ayant peu d’équi- valents à travers le monde par ses textes, ses réalisations et l’engagement de ses Etats- Membres. Mais cette forte notoriété sur le plan régio- nal et international ne doit pas faire oublier que la gouvernance actuelle montre des fra- gilités ou des imperfections pouvant à terme remettre en cause ses fondements de solida- rité, d’équité et de fraternité entre les peuples des Etats riverains. Ces constats traduisent un Système OMVS qui a besoin d’un renouveau pour s’inscrire dans la modernité et la performance. Les Etats ont choisi cette piste en l’inscrivant comme le pre- mier chantier des quatre priorités majeures décidées lors de la XVII ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gou- vernement du 17 mai 2017 à Conakry. Une étude financée par l’AFD a ainsi été menée par l’OIEau - avec l’appui de Jacques de la Rocque du cabinet Cereg et de Pierre-Frédéric Ténière-Buchot - et la Société du Canal de Provence (SCP) courant 2018, visant à propo- ser des scénarios susceptibles de porter une rénovation profonde de l’institution OMVS elle-même, de ses mécanismes de fonction- nement, d’organisation et de financement. Il ne s’agit pas d’une rupture par rapport à l’his- toire de l’Organisation et ses acquis, en par- ticulier celui d’avoir fédéré quatre Etats, mais de s’appuyer sur les entités actuelles pour en améliorer les pratiques organisationnelles, les modes de management et les modalités de gestion opérationnelle, technique, humaine et financière. www.portail-omvs.org 4 Bassin du Congo / CICOS Suivi hydrologique et application spatiale Le groupe de travail sur l’hydrologie spa- tiale, réunissant huit institutions françaises (CNES, AFD, IRD, IRSTEA, OIEau, BRL, CNR et CLS), créé en 2014 en vue de préparer l’exploitation en 2021 du satellite fran- co-américain SWOT (”Surface Water and Ocean Topography”), poursuit ses activi- tés sur le bassin du Congo et avec la Com- mission Internationale du Congo - Ouban- gui - Sangha (CICOS). Dans le cadre de ce projet, dont l’OIEau assure l’assistance technique, plusieurs activités ont été finalisées. En particulier, cette année 2018 a permis de voir : l le développement opérationnel du Système d’Information Hydrologique du bassin du Congo, avec l’appui de BRLi et de l’IRD ; l la mise au point et le test d’une métho- dologie pour calculer les débits à partir des mesures satellitaires altimétriques sur le Congo et l’Oubangui (IRSTEA et IRD) ; l le développement d’applications pour l’hydroélectricité et la navigation dans le bassin du Congo (CNR) ; l l’organisation d’un atelier régional sur le suivi hydrologique et les appli- cations spatiales dans le bassin du Congo à Yaoundé. Dans la lignée de la Déclaration d’inten- tion entre la CICOS et le Gouvernement français pour l’élaboration de Systèmes d’Information sur l’Eau pour l’adaptation aux changements climatiques dans le bas- sin du Congo, signée à la COP22, de nou- veaux appuis de la coopération française à la CICOS sont en préparation. 4 D’un continent à l’autre
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