Information Eaux
page 4 N° 630 Actualités Internationales ❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰❰ Dans un monde de plus en plus mondia- lisé, les décisions liées à l’eau ont des incidences sur tous les pays. Les évé- nements extrêmes, la dégradation de l’environnement, la croissance démo- graphique, l’urbanisation rapide, les modes de consommation non durables et inéquitables, les conflits et les troubles sociaux et les flux migratoires sans pré- cédent font partie des pressions inter- connectées auxquelles l’humanité est confrontée, frappant souvent les populations les plus vulnérables du fait de leurs impacts sur l’eau. L’édition 2019 du Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau (WWDR 2019), produit par l’ONU-Eau et l’Unesco, intitulée ”Ne laisser personne pour compte” contient une série d’évaluations permet- tant de suivre l’évolution de la ressource et de sa gestion, et de suivre les progrès vers des objectifs tels que les Objectifs de Développement Durable (ODD). Il vise à informer les décideurs politiques, de la communauté de l’eau et au-delà, sur l’amélioration de la gestion des res- sources en eau et de l’accès aux services d’approvision- nement en eau et d’assainissement, condition sine qua none pour lutter contre la pauvreté et contre les inégalités sociales et économiques. On y découvre que malgré d’importants progrès enregis- trés au cours des quinze dernières années, en 2015 (derniers chiffres consolidés), trois personnes sur dix (soit 2,1 milliards d’individus) n’avaient pas accès à des services d’eau potable gérés en toute sécurité et 4,5 milliards de personnes, soit six sur dix, étaient privées d’installations sanitaires gérées de manière sûre. On est loin de l’objectif fixé par les Nations Unies qui est de garantir une gestion durable et l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour tous d’ici 2030. Ces chiffres globaux masquent toutefois de fortes dispa- rités. À l’échelle de la planète, c’est en Afrique que se trouvent la moitié des personnes qui boivent une eau provenant de sources non protégées. En Afrique subsaharienne, seulement 24 % de la popula- tion a accès à une source sûre d’eau potable et les instal- lations sanitaires de base -non partagées avec d’autres foyers- sont réservés à 28 % de la population. Et ce sont essentiellement les femmes et les filles qui supportent l’essentiel de la charge liée à la collecte de l’eau, à laquelle elles consacrent plus de 30 minutes par jour au détriment de leur éducation. Au sein même des pays, d’importantes différences existent, entre les riches et les pauvres notamment. En ville, les populations défavorisées vivant dans des habita- tions précaires qui ne sont pas reliées à l’eau courante paient souvent l’eau plus cher (10 à 20 fois plus que leurs voisins des quartiers riches) pour un service égal ou de moindre qualité assuré par des vendeurs d’eau ou des camions citernes. L’accès à l’eau et aux installations sanitaires est un défi aussi pour les réfugiés et personnes déplacées de force. Or, leur nombre n’a jamais été aussi élevé. En 2017, les conflits et les persécutions ont poussé 68,5 millions de personnes sur les routes. À ce chiffre s’ajoute une moyenne de 25,3 millions de personnes forcées de migrer chaque année en raison de catastrophes naturelles, un chiffre qui a doublé depuis le début des années 1970 et qui est sus- ceptible d’augmenter encore dans les années qui viennent sous l’effet du changement climatique. Dans un contexte marqué par une augmentation de la demande (1 % par an depuis les années 1980), le Rapport constate une hausse significative des conflits liés à l’eau. Entre 2000 et 2009, on en recensait 94. Entre 2010 et 2018, ce chiffre s’élevait à 263. Le Rapport montre enfin à quel point il est rentable d’in- vestir dans les infrastructures sanitaires et liées à l’eau. Le retour sur investissement est élevé, en particulier pour les plus vulnérables : l’effet multiplicateur pour chaque dollar investi est estimé à 2 pour l’eau potable et 5,5 pour l’assainissement. Té lécharger le rapport Pendant de nombreuses années, plusieurs pays de la région Afrique de l’Ouest ont connu des inondations à répétition ayant des impacts socio-économiques. Une évaluation récente a montré une augmentation expo- nentielle de la magnitude et de la fréquence des inonda- tions dans la région. Par exemple, Niamey, la capitale du Niger, a été inondée en 2008, 2010, 2012, 2013, 2015, 2016 et 2017. Réduire la vulnérabilité de la région aux risques liés au climat est un élément nécessaire des stratégies de réduc- tion de la pauvreté, notamment des efforts pour protéger les acquis du développement passés. Il est nécessaire de renforcer les capacités des différents pays pour faire face aux problèmes d’inondations, notam- ment les systèmes d’observation et d’alerte rapide, les évaluations, la prévention, la préparation, les interventions et le relèvement. Le projet soutenu par l’UNESCO et le Gouvernement japonais mettra en place un système d’alerte rapide en cas d’inondation et renforcera les capacités pour une meilleure préparation à la gestion des inondations récurrentes dans la région, en passant d’une gestion des crises à une approche de gestion des risques. Il sera mis en œuvre en partenariat avec le Centre international de gestion des risques liés à l’eau (ICHARM) et le Centre régional AGRHYMET. L’Autorité de Bassin du Niger (ABN), l’Autorité de Bassin de la Volta (ABV) et les pays qui leur sont liés (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Mali, Niger, Nigéria, Togo et Tchad) en bénéficieront. En savoir plus ACCÈS À UNE EAU POTABLE ET À L’ASSAINISSEMENT : QUI SONT LES EXCLUS DE L’EAU ? UNE PLATEFORME POUR RENFORCER LA RÉSILIENCE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE EN AFRIQUE i n s ir set ce fis s és e, ns x ent, RapportmondialdesNationsUnies sur lamiseenvaleurdes ressourceseneau2019 RAPPORTMONDIALDESNATIONSUNIES SUR LAMISEENVALEURDESRESSOURCESENEAU2019 WWDR 2019 WWAP NELAISSERPERSONNEPOURCOMPTE NE LAISSER PERSONNE POUR COMPTE WorldWater Assessment Programme UnitedNations Educational,Scientific and CulturalOrganization Sustainable Development Goals waterand sanitation Objectifsde développement durable eau et assainissement Programme mondial pour l’évaluation des ressources en eau Organisation desNationsUnies pour l’éducation, la science et la culture Au service despeuples etdesnaƟons CEE,CEPALC, CESAO,CESAP Organisation desNationsUnies pour l’éducation, la science et la culture UNESCO 7 Place de Fontenoy - 75352 Paris 07 SP Tél. : 01 45 68 10 00 www.unesco.org
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NTYxMTg3