Information Eaux
Suite à six mois de recherches, d’en- tretiens et de visites de terrains, l’Ins- titut National de l’Economie Circulaire a publié une étude qui met en lumière une pratique durable de gestion des eaux usées : ”L’économie circulaire dans le petit cycle de l’eau : la réutili- sation des eaux usées traitées”. Les ressources en eau dans tous les Etats-Membres d’Europe sont sou- mises à un stress croissant, avec un déséquilibre inquiétant entre la demande et la disponibilité des ressources, à la fois aux échelles temporelles et géographiques. De plus, le chan- gement climatique exacerbe ces problèmes : la pénurie d’eau devrait affecter en 2030 environ la moitié des bas- sins fluviaux de l’UE. Dans ce contexte, la Réutilisation des Eaux Usées Traitées (REUT) est une voie étudiée pour solutionner la raréfac- tion de la ressource. La France, pourtant l’un des pays européens les plus dynamiques dans ce domaine dans les années 1980 avec la réutilisation des eaux usées urbaines pour l’irriga- tion agricole, est aujourd’hui relativement en retard : les opérateurs historiques sont bien plus actifs sur ces sujets en dehors de nos frontières. Cependant, le mouvement de transition vers une écono- mie circulaire que connait actuellement la France pourrait devenir un tremplin pour que la REUT s’intègre comme un chapitre à part entière dans les plans de stratégie de gestion de l’eau. L’Europe est aussi en pleine réflexion pour homogénéiser les divergences règlementaires des pays pionniers sur ce sujet, dans le cadre du Paquet de l’économie circu- laire voté au premier semestre de 2018, dont une série d’actions est dédiée à la REUT, et qui complètera la poli- tique de l’UE en matière d’eau, notamment la Directive- Cadre sur l’Eau et la Directive sur le traitement des eaux résiduaires urbaines. Mais, alors que la REUT est aussi une manière de mieux valoriser les investissements, souvent importants, dans le domaine de l’assainissement, il est pour le moment diffi- cile de faire émerger des modèles d’affaires probants, où chaque acteur trouve un intérêt à considérer la REUT. Les méthodes comptables existantes proposent peu d’analyses holistiques, qui intégreraient l’ensemble des impacts des procédés d’assainissement classiques et de la REUT, qu’ils soient positifs ou négatifs. De la même manière, le calcul actuel des prix de l’eau ne permet pas une concurrence équilibrée entre la REUT et le ”business as usual”. Une réflexion de l’ensemble des parties prenantes sur ces sujets permettrait cependant de mettre en lumière l’ensemble des avantages de la REUT, monétaires ou non, en comparaison avec d’autres solutions conventionnelles. Au moment où la volonté politique s’aligne sur les besoins du territoire et des populations, en favorisant une partici- pation active des citoyens sur les défis de la gestion de l’eau, une accélération de la transition vers une économie circulaire devient envisageable. Télécharger le document Le colloque de restitution du projet Cosmet’eau, sur les ”Changements de pratiques dans les produits cosmé- tiques : des lanceurs d’alerte aux im- pacts sur le milieu aquatique” a été organisé le 2 juillet. Cosmet’eau est un des lauréats de l’appel à projets ”Innovations et changements de pra- tiques : lutte contre les micropolluants des eaux urbaines”, lancé conjointe- ment par les Agences de l’Eau, le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire et l’Agence Française pour la Biodiversité en 2013 pour accompagner un dispositif national de lutte contre la contamination des milieux aquatiques par les micropol- luants. Au travers de l’exemple des conservateurs de type Parabènes, le projet a montré qu’un bilan des sources et transferts dans les eaux urbaines des résidus de cosmé- tiques est possible. Les voies d’apports majoritaires au milieu (ici la Seine) ont été identifiées, et l’effet, à l’échelle d’un territoire urbain, de la mise sur le marché de cosmé- tiques ”sans Parabènes” a pu être mis en évidence. Le projet a montré qu’il existe un fort déficit de connais- sance des enjeux environnementaux liés aux usages domestiques de produits issus de l’industrie chimique. Les points faibles, sur lesquels développer des efforts pédagogiques envers les citoyens, ont été identifiés dans Cosmet’eau. Des éléments de connaissance ont été réunis pour orien- ter les collectivités et les politiques dans l’accompagne- ment des consommateurs dans leur souhait de diminuer leur recours aux produits chimiques de synthèse. Les modes de communication des intermédiaires prescrip- teurs de produits alternatifs, actifs sur le web et les réseaux sociaux, ont notamment été analysés. Cosmet’eau aura également mis en avant l’importance, par souci d’efficacité, d’appuyer les messages de vigi- lance ou de sobriété dans les usages de produits sur des arguments relatifs à la santé des consommateurs. Site du projet page 7 ❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱ Actualités Françaises ❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱❱ N° 628 UNE CONJONCTURE FAVORABLE À L’EXPANSION DE LA REUT 2 juillet 2018 AuditoriumMarieCurie duCNRS 3 rueMichelAnge -75016Paris Soins du corps ou protection de l’environnement : faut-il choisir ? «Changements de pratiques dans les cosmétiques : des lanceurs d’alerte aux impacts sur le milieu récepteur » COLLOQUEDE RESTITUTION DU PROGRAMMECOSMET’EAU L’économie circulairedans le petit cycle de l’eau : la réutilisation des eaux usées traitées MAI2018 COSMET’EAU : LE POINT SUR LES COSMÉTIQUES ET LES MICROPOLLUANTS INSTITUT NATIONAL DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE 174 rue du temple 75003 Paris Tél.: +33 1 84 06 33 16 www.institut-economie-circulaire.fr ARCEAU- IDF 16 Rue Claude Bernard - 75005 Paris www.arceau-idf.fr
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