Information Eaux

page 8 Les Espèces Exotiques Envahis- santes (EEE) représentent des sources importantes de difficultés pour les acteurs des territoires : rythme d’introduction croissant, régulation constante et complexe à mettre en œuvre, dépenses publiques associées importantes. En parallèle, lorsqu’elles sont établies en milieux naturels, ces espèces peuvent parfois être envi- sagées comme des ressources commercialement exploitables : pêche, production de bois, extraction de composés pour l’industrie pharmaceutique, etc. Cette valorisation apparait de prime abord comme une solution permettant de concilier les enjeux de conservation de la biodiversité et le développement économique local. Mais qu’en est-il réellement ? Que nous disent les retours d’expériences ? La promesse économique de cette exploi- tation est-elle au rendez-vous ? Observe-t-on une régres- sion des populations d’EEE ? Quelles sont les incidences de cette valorisation sur les milieux naturels ? Pour répondre à ces interrogations, le Groupe de Travail sur les Invasions Biologiques en Milieux Aquatiques (GT IBMA) a réalisé une étude sur les enjeux et les risques de la valorisation socio-économique des EEE établies dans les milieux naturels. Basé sur une importante revue de la bibliographie existante et sur une enquête internationale menée en collaboration avec l’Office International de l’Eau, ce travail a mobilisé plus de 60 contributeurs. Le rapport propose des points de vigilance et un cadre gé- néral de réflexion afin d’accompagner toute structure qui serait amenée à émettre un avis sur de tels projets, notam- ment les services de l’Etat et des Collectivités Territoriales. Ces résultats apportent des éléments de réponses dans le cadre des objectifs fixés par la stratégie nationale relative aux espèces exotiques envahissantes et par le règlement européen sur ce sujet. Pour lutter contre l’artificialisation des berges, qui, si elle contribue à la protection des constructions alentours, nuit à la flore et à la faune présentes dans le cours d’eau, le Parc national de la Gua- deloupe, l’Université des Antilles, l’INRA, l’Irstea, la Région, l’Office de l’Eau et la DEAL Guadeloupe ont lancé le projet PROTEGER (PROmoTion et dÉveloppement du Génie Écologique sur les Rivières). PROTEGER se déroule en quatre phases : ➊ D’abord l’étude de la topologie des ripisylves des rivières et la présélection d’espèces locales potentielle- ment utilisables en génie-végétal. ➋ Puis, l’ingénierie écologique sur les berges de cours d’eau et la définition des espèces et des techniques. ➌ Ensuite, la production des essences et la mise en œuvre des chantiers pilotes. ➍ Enfin, la phase 4 concerne la rédaction d’un guide méthodologique sur les espèces et les techniques. La phase 1 est maintenant terminée et elle a permis de révéler 3 résultats importants : l la disparition de milieux comme les cordons de ripi- sylves des estuaires, les ripisylves d’aval et les forêts galeries ; l une présence abondante d’Espèces Exotiques Envahissantes (EEE) : 75 % des stations inventoriées en dessous de 500 m d’altitude abritent des EEE, qui représentent 25 % des espèces inventoriées. Ces EEE remplacent les espèces indigènes grâce à des traits biologiques hyper compétitifs en termes de plasticité, de tolérance, de reproduction ; l une pollution par macro-déchets, pesticides et eaux usées/rejets industriels : 59 % des berges étudiées sont polluées, dont 34 % par des encombrants (batteries, électroménagers, carcasse de véhicules). Ces résultats ont permis de définir les paramètres permet- tant la classification des ripisylves, avec, par ordre d’im- portance, le niveau d’anthropisation, la salinité, l’altitude et la pente des cours d’eau. Cette typologie, définie par analyse statistique, sera affinée par des critères morpholo- giques dans le courant de l’année. Ce classement est important pour la Région, maître d’ou- vrage pour les travaux en cours d’eau. En effet, il permet d’établir des listes d’espèces adaptées aux types de ripi- sylves. La compatibilité espèce-milleu est un critère de bonne fonctionnalité des ripisylves, de bonne dynamique et d’efficience pour les travaux en génie-végétal (bonne stabilité de l’ouvrage, bonne protection des biens et des personnes). L’étude a également permis de présélectionner des espèces locales utilisables dans les techniques de génie- végétal. Cette potentialité sera étudiée dans la phase 2 du projet PROTEGER. Actualités Françaises ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ ❰ N° 627 GROUPE DE TRAVAIL SUR LES INVASIONS BIOLOGIQUES EN MILIEUX AQUATIQUES Comité français de l’UICN Musée de l’Homme - 17 Place du Trocadéro - 75016 Paris Tél. : 01 47 07 78 58 - www.gt-ibma.eu PARC NATIONAL DE LA GUADELOUPE Montéran - 97120 Saint-Claude - Guadeloupe Tél. : 0590 41 55 55 www.guadeloupe-parcnational.fr ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES : LA VALORISATION - MOYEN DE RÉGULATION ADAPTÉ ? GUADELOUPE : LE GÉNIE ÉCOLOGIQUE AU SECOURS DES RIVIÈRES ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱ ❱

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