Information Eaux
page 4 Le Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB), les Alliances Mondiales pour l’Eau et le Climat (AMEC), le Réseau International des Centres de Formation aux Métiers de l’Eau (RICFME) et leurs nombreux partenaires, se sont vus confier la coordination, d’une dizaine de sessions thématiques, qui ont fait l’objet d’une large mobilisation préparatoire depuis plus d’un an, en liaison avec les processus « Régional » et « Citoyens » du Forum… Ces sessions thématiques ont permis d’aborder notamment les thèmes de la gestion intégrée des bassins transfrontaliers, ainsi que l’adaptation désor- mais indispensable aux effets du changement climatique sur les ressources en eau et celui de l’information et de la formation de tous les acteurs concernés. Deux Sessions Spéciales, parmi les plus suivies de tout le Forum, ont été consacrées au « Renforcement de la participation citoyenne dans la gestion des bassins » et aux Systèmes d’Information sur l’Eau : « Données et outils pour gérer l’eau et prendre les bonnes décisions ». On retiendra d’abord le slogan qui s’est imposé dans presque tous les thèmes du Forum : « On ne peut pas gérer ce qu’on ne sait pas mesurer ! ». L’organisation et l’amélioration dans chaque pays et chaque bassin, de la production, la collecte, la conservation et l’échange des données, dans le cadre de véritables Systèmes Intégrés d’Information sur l’Eau (SIE), dont il faut assurer la pérennité sur le long terme, doivent permettre une vision précise des situations et de leurs évolutions, en particulier liées aux effets du changement climatique. Les systèmes existants, souvent défaillants, incomplets, voire inexistants, doivent être renforcés et adaptés et les paramètres évalués et révisés en tenant compte du changement climatique. Des systèmes d’alerte précoce d’inondations et de sècheresses doivent être développés partout où cela sera nécessaire. Une deuxième avancée majeure du Forum de Brasilia est la reconnaissance de l’importance de la participation de tous les acteurs dans la définition et la réalisation d’objectifs communs, définis en concertation pour la gestion des ressources en eau. La participation effective de la société civile dans son ensemble, des autorités locales, de tous les acteurs économiques concernés, des associations et, en particulier, des femmes et des jeunes, doit être assurée dans les processus de décision et de gestion. Il faut, en particulier utiliser les cadres de concertation reconnus, comme les Comités ou Conseils de Bassin, les Commissions Locales de l’Eau ou les Contrats de rivières ou d’aquifères dans ce but. L’accès à l’infor- mation, à la formation et à l’éducation environnementale doit être amélioré et en particulier pour les populations les plus défavorisées. En ce qui concerne la coopération pour prévenir les conflits et renforcer la gestion des eaux transfrontalières : l La coopération et le dialogue sur les eaux transfrontalières entre pays riverains offrent des perspectives importantes pour leur développement durable, l’intégration régionale, l’amélioration des relations pour un bénéfice mutuel dans tous les domaines économiques, sociaux et écologiques, l La création et le renforcement de Commissions inter- nationales, d’Autorités ou d’Organismes conjoints dans les bassins transfrontaliers améliorent le dialogue, l’échange des informations utiles, la résolution des conflits et le partage des bénéfices de la coopération entre Pays riverains, l Ces organisations communes doivent disposer de mandats clairs et des moyens humains, techniques et financiers indispensables pour remplir leur mission, l Une des clés pour établir la confiance est de faciliter l’échange de données et d’informations entre pays riverains, l L’entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies de 1997 sur les cours d’eau internationaux, tout comme l’ouverture de la Convention d’Helsinki de 1992 à tous les Pays Membres des Nations Unies et l’application de directives régionales sont utiles pour développer la coopération, l On observe un large consensus pour promouvoir une gestion conjointe des eaux de surface et souterraine sur un même territoire et assurer une meilleure protection des aquifères transfrontaliers. En ce qui concerne l’adaptation aux changement climatique : Une mobilisation est indispensable au niveau mondial, afin de mettre en place, de façon urgente, des programmes indispensables pour prévenir et s’adapter aux effets du réchauffement global sur les ressources en eaux douce. Le « Pacte de Paris sur l’adaptation au changement climatique dans les bassins des fleuves, des lacs et des aquifères » , lancé lors de la COP21, propose un ensemble d’actions ayant fait la preuve de leur efficacité et immédiatement applicables. L’eau douce doit être plus officiellement reconnue comme une priorité des négociations des COP de la CCNUCC, notamment en insistant sur l’importance des mesures d’adaptation à côté des mesures d’atténuation. L’eau douce devrait figurer dans les premières priorités des volets sur l’adaptation des Contributions Nationales (NDC). Il faut assurer une meilleure intégration des politiques de l’eau avec celles des autres secteurs stratégiques, tels que la ville durable, l’agriculture et l’alimentation, la santé, les transports fluviaux, la pêche, les mines ou l’énergie, notamment. Les acteurs sont encouragés à inclure des Solutions Fondées sur la Nature de manière ambitieuse dans leurs politiques et stratégies de lutte contre le changement climatique, d’aménagement du territoire et de gestion des ressources en eau. À l’heure du bilan... Retour sur le 8 ème Forum Mondial de l’Eau de Brasilia N° 626 Changement climatique, bassins transfrontaliers, participation citoyenne, formation, systèmes d’information, financements innovants… Les panélistes de la Session sur la Sécurité de l’Eau
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